Préparer un voyage solidaire et équitable

Rédaction

il y a 16 ans

Avec l’avènement d’une prise de conscience concernant les conséquences du tourisme auprès des populations locales et de leur environnement, la notion de tourisme solidaire séduit de nombreux voyageurs. De quoi s’agit-il ? Comment s’assurer des bonnes pratiques d’un voyagiste ? Où trouver les informations pour préparer son voyage ?

Des définitions multiples

Une foule de définitions masque la réalité d’un tourisme solidaire, équitable ou durable. Depuis l’apparition de la notion de développement durable en 1987, lors de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, il est acquis que celui-ci doit répondre aux besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures. Respect de l’environnement et équité sociale dans la relation économique en découlent, pour aboutir à ce que l’on nomme aujourd’hui le commerce équitable, qui prône des valeurs de dialogue, de respect et de transparence dans tout partenariat commercial. Lors du premier Sommet de la Terre de Rio en juin 1992, 172 gouvernements ont défini les objectifs d’un développement durable planétaire à travers un programme d’actions pour le XXIe siècle.

Avec l’augmentation régulière du nombre de touristes depuis les années 1960, de plus en plus de voyageurs, conscients des dégâts engendrés par le tourisme de masse, sont sensibles à ces valeurs. La Plate-forme Française pour le Commerce Equitable (PFCE), structure de coordination des organismes de commerce équitable en France, s’est ouverte au tourisme équitable en 2001. Le tourisme solidaire est fondé sur le respect de la personne, des cultures et de la nature avec l’objectif de profiter directement aux pays du Sud, en valorisant les ressources et le patrimoine locaux. Il s’inscrit dans une logique de développement des territoires et d’implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique. Le tourisme équitable est une forme de tourisme solidaire qui applique les principes du commerce équitable.

Absence de contrôles et pratiques variées

De nombreux prestataires surfent sur la tendance du voyage solidaire, le voyageur se trouve donc confronté à une foule d’offres qui répondent aux noms de tourisme alternatif, d’écotourisme, de tourisme responsable, éthique, solidaire ou équitable. Difficile de s’y retrouver parmi ces propositions qui émanent d’organismes privés, d’associations ou de collectifs. En l’absence d’organismes de contrôle externe et indépendant, la PFCE a choisi de rédiger en 2002 une Charte du Tourisme Equitable, avec le concours de trois organisations de tourisme équitable : Tourisme & Développement Solidaires, Croq’Nature et La Route des Sens. Seul l’organisme ATR (Agir pour un Tourisme Responsable) bénéficie d’un label officiel faisant appel à un certificateur extérieur AFAQ-AFNOR, qui implique un contrôle de la prestation sur le terrain. Dans une autre logique, l’ATES (Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire), créée sur proposition de l’UNAT en 2006 (Union Nationale des Associations de Tourisme), poursuit une réflexion, sur la base d’une grille de critères élaborés en 2004, qui est en cours de réajustement.

Les organismes de voyages membres de l’ATES nourissent cette démarche d’auto-évaluation et de réflexion au sein d’une Commission d’évaluation, à laquelle participent deux personnes extérieures : un représentant du Ministère des Affaires étrangères et un membre de fédération. Sandrine Bot, représentante de l’ATES, souhaite voir, à moyen terme, la mise en place de contrôles de terrain, en se rapprochant d’une instance institutionnelle comme la Commission Nationale du Commerce Equitable. Elle souligne également l’importance des moyens financiers pour la mise en oeuvre de contrôles effectifs. Dans ces conditions, il revient donc à chaque voyageur de s’assurer des bonnes pratiques du voyagiste auquel il s’adresse, en multipliant les sources d’informations et en cherchant des témoignages de voyageurs sur des forums de discussions.