Vacances solidaires : une nouvelle façon de voyager

Elisa Glangeaud est passionnée de voyages. A la suite d’une « parenthèse utile » au Chili et en Equateur, elle a travaillé pendant 6 ans en Amérique du Sud dans des projets de développement. Aujourd’hui, elle est la Directrice adjointe de ProjectsAbroad et a accepté de répondre à nos questions sur les vacances solidaires.

Pouvez-vous nous parler de ProjectsAbroad ?

Projects Abroad propose des missions de volontariat (humanitaire, éco-volontariat, etc.) et des stages (médecine, droits de l’homme, journalisme…) dans 24 pays d’Afrique, Asie, Amérique Latine et Europe de l’Est. Les volontaires choisissent eux-mêmes la destination, le type de mission, la date de départ et la durée de leur mission. Ce sont les volontaires qui autofinancent leur mission. Dans chaque pays d’accueil, nous travaillons avec différentes organisations partenaires qui ont besoin de l’aide de nos volontaires.

Les missions et stages permettent aux volontaires de se faire une première expérience dans un pays en voie de développement (aucune qualification particulière pour participer, support 7j/7, 24h/24 sur place par nos équipes locales, durée à partir d’un mois, âge minimum 16 ans). Projects Abroad a accueilli plus de 4300 volontaires de plus de 40 nationalités en 2008.

Comment est né Projects Abroad ?

Projects Abroad est né en Angleterre en 1992. Des étudiants anglais ont fait part à leur professeur de géographie, Peter Slowe, de leur motivation d’aller découvrir une culture et un pays différent tout en étant actifs sur place et proches des populations locales.
Peter Slowe, fondateur de Projects Abroad, a donc organisé une mission en Moldavie, où ses élèves sont allés aider les professeurs d’anglais moldaves et ont vécu dans les familles locales.
Convaincu du bien fondé de ce type de voyage et des bénéfices de cette rencontre interculturelle pour les communautés d’accueil comme pour les étudiants, Il a ensuite développé cette idée dans plusieurs pays, et dans plusieurs domaines.
Nous proposons actuellement plus de 100 missions différentes dans 24 pays.

Existe-t-il des structures du même type en France ?

Très peu car ce type de volontariat autofinancé par les volontaires est très récent.
En France, Projects Abroad est la seule organisation à proposer ce type de formule : choix du type de mission et du pays ainsi que des dates de départ et de retour toute l’année.  Possibilité de partir 1 mois minimum, à partir de 16 ans sans qualification particulière. L’objectif est de permettre à un maximum de personnes de se faire une expérience  en apportant leur aide dans les pays en voie de développement.

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2. Les vacances solidaires

Comment définiriez-vous la notion de « vacances solidaires » ? Ce style de vacances est-il accessible à tous ?

Il ne s’agit pas de « vacances » à proprement parler. Les missions solidaires sont la clé d’un échange respectueux, authentique et porteur d’avenir pour les peuples rencontrés. C’est également un moyen pour les volontaires de découvrir un pays de l’intérieur, en totale immersion culturelle et de se rendre utile auprès des plus démunis ainsi qu’au niveau environnemental. L’hébergement en famille d’accueil permet de partager complètement la vie d’une famille locale.

Ce type de missions est accessible à tous, sans qualification, à partir de 16 ans. Le profil des volontaires est très varié. Projects Abroad compte parmi ses volontaires des personnes de tous âges et tous horizons : des lycéens qui veulent tester différentes voies avant l’entrée à l’université, des étudiants qui veulent valider un stage ou une expérience professionnelle, des personnes en activité qui souhaitent se rendre utiles pendant leurs vacances ou se réorienter professionnellement ou encore des retraités qui veulent donner de leur temps aux autres.

Partir pour des « vacances solidaires », combien ça coûte ?

Cela dépend du type de missions, du pays choisi et de la durée. Un mois en mission humanitaire au Népal coûte 1445 euros, trois mois coûtent 2095 €. Ce prix comprend : l’individualisation de la mission (libre choix des dates, du pays et de la mission), les frais sur place (hébergement et repas), l’assurance santé et rapatriement, le support sur place de nos équipes de salariés permanents de Projects Abroad. Il ne comprend pas le billet d’avion.

Comment se préparent ces voyages ?

Une fois inscrits, les volontaires ont accès à une page personnalisée sur internet qui leur fournit un maximum d’information afin de préparer leur départ. Par ailleurs, ils sont en contact avec notre bureau en France ainsi qu’avec le bureau permanent de Projects Abroad dans le pays de destination afin d’échanger et de poser des questions si nécessaire.  Une fois sur place, nos équipes les prennent en main pour prendre leurs repères. Un superviseur est également affecté pour chaque mission.

En quoi consistent les missions de volontariat effectuées pendant ces séjours ?

Nous proposons 12 types de missions différentes : humanitaire, environnement, enseignement, encadrement sportif, archéologie, culture & communauté, médecine, médecine vétérinaire et soins animaliers, journalisme, économie, droit et droits de l’homme, cours de langues.

Voici quelques exemples de nos offres de voyages responsables.

  • missions humanitaires : Le travail des volontaires auprès d’enfants défavorisés est extrêmement bénéfique étant donné le nombre élevé d’enfants orphelins ou maltraités, en manque d’affection et/ou de soins. Surchargé de travail, le personnel permanent a besoin de l’aide de nos volontaires.
  • missions d’écovolontariat : Protection de faune et flore, ainsi que de la nature en général, sensibilisation des populations, surtout des jeunes, dans le cadre de projets « d’écoles vertes », recherche scientifique portant sur des animaux, des plantes ainsi que des écosystèmes marins et terrestres, travaux pratiques dans des parcs nationaux
  • missions d’enseignement : intervention dans des écoles primaires, des collèges, des lycées, des écoles spécialisées et des universités.
  • missions archéologie : soutenir des associations et institutions locales pour sauver des bâtiments historiques et ouvrer pour la mise en valeur d’un patrimoine précieux de l’humanité.

Par ailleurs, nous proposons des stages (médecine, journalisme, économie, droit et droits de l’homme) ouverts aux personnes souhaitant tester une profession, valider une expérience professionnelle dans le cadre d’un stage ou d’une reconversion professionnelle.

Y a-t-il des destinations « phares » appréciées des voyageurs ?

Oui, tout à fait, l’année dernière, les volontaires choisis ont choisi en priorité le Pérou, l’Inde et le Ghana. Mais toutes les autres destinations sont également très prisées.

Comment évolue l’intérêt pour ce type de vacances en France ? Les Français sont-ils de plus en nombreux à préférer ces séjours ?

Avec la crise économique actuelle, le tourisme a en effet de fortes chances d’évoluer vers un tourisme plus responsable et respectueux des populations et des pays visités. Les touristes français ont de plus en plus envie d’être solidaires vis à vis des pays visités, en étant plus des acteurs que de simples consommateurs. Ils veulent s’engager durablement pour aider les populations. Ce secteur est en effet en plein essor.
Nous espérons que le contexte actuel favorisera l’émergence de ce type de tourisme.

Un petit mot pour conclure ?

L’engagement de nos volontaires auprès des populations visitées a un réel impact sur place. Nous essayons également de créer en France, Suisse et Belgique un réseau francophone de nos anciens volontaires qui continuent bien après leur retour à être actifs pour créer un monde plus solidaire.

Elisa Glangeaud, la Rédaction d’Ouverture-voyage vous remercie pour le temps précieux que vous lui avez accordé.

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